1- Comment la biodiversité évolue-t-elle en France ?
1- Comment la biodiversité évolue-t-elle en France ?

La connaissance de l'état et de l’évolution de la biodiversité sont au cœur de la demande de la société pour bien s’approprier et traiter l’enjeu de sa préservation. Une demande croissante d’informations synthétiques sur cette question se heurte à la complexité du sujet, et les réponses que l’ONB peut apporter sont étroitement liées aux données qui peuvent être mobilisées. Il est néanmoins prioritaire de poser quelques repères majeurs sur cette question, sur la base des suivis existants. Il s'agit bien ici de considérer la biodiversité dans son ensemble, indépendamment de la valeur de rareté ou de patrimoine attribué par la société. Les sous-questions s’attachent à aborder les différentes composantes de la biodiversité selon une classification relativement consensuelle (écosystèmes, habitats naturels, espèces, diversité génétique et dynamiques).
Les indicateurs retenus ont été sélectionnés pour leur capacité à exprimer l'état général de la biodiversité ou de grandes tendances évolutives concernant les différents niveaux d'organisation et les mécanismes de la biodiversité.
Le haut niveau de complexité des interactions au sein des écosystèmes et entre écosystèmes rend très difficile une évaluation fine de leur état et de leur évolution. Même lorsque la connaissance scientifique permet la compréhension des phénomènes à suivre, les indicateurs sont coûteux et nécessitent des moyens importants pour la récolte des informations de terrain nécessaires. Ces indicateurs sont néanmoins fondamentaux pour appréhender la situation de la biodiversité, tout autant que ceux relatifs aux espèces, souvent plus populaires. Avec les données existantes il est toutefois possible de construire des indicateurs qui rendent compte des tendances lourdes de la modification de nos paysages essentiellement modelés par l’Homme.
Évolution des surfaces de grands espaces toujours en herbe
Part du territoire des DOM occupé par les écosystèmes peu anthropisés
Évolution de l'état des zones humides
Qualité écologique des eaux de surface
Fragmentation des milieux naturels
Fragmentation des cours d'eau
Haies, bois et landes dans les territoires agricoles
Diversité structurelle des forêts métropolitaines
Part des espaces naturels français à l'échelle européenne
Part du territoire métropolitain occupé par les écosystèmes peu anthropisés
Les écosystèmes sont constitués de milieux relativement homogènes, composés d’espèces adaptées finement aux conditions locales présentes et historiques et interagissant entre elles dans un équilibre dynamique. Ces « briques élémentaires » de nos espaces sont les habitats naturels. Au sein d’un écosystème, les différents habitats évoluent en permanence, et les espèces qui les constituent sont sensibles à cette dynamique. C’est pourquoi il est important de suivre les trajectoires particulières de ces habitats naturels, car elles déterminent le devenir des écosystèmes qu’ils composent.
État de conservation des habitats naturels
Évolution de l'état des récifs coralliens
État des habitats les plus caractéristiques de la France au niveau européen
Surface d'habitats naturels en bon état
Très gros arbres et bois mort en forêt
Proportion de mangroves sous pression anthropique
Les éléments « fixes » que sont les gènes, les espèces, les habitats et les éco-complexes ne constituent que la part statique de la biodiversité. Cet ensemble fonctionne et évolue de manière dynamique selon des modalités très complexes que l'on peine à appréhender. Très peu d'indicateurs développés au niveau national permettent de mesurer directement les fonctions écologiques assurées par ces dynamiques multiples, même si de nombreux travaux s'y attachent actuellement en amont des recherches sur les services écosystémiques. L'évaluation française des écosystèmes et services écosystémiques (EFESE) en cours et à laquelle l'observatoire national de la biodiversité est associé, devrait apporter des éléments pour la construction de nouveaux indicateurs dans ce domaine. Dans l'attente de nouveaux indicateurs, ceux construits ici cherchent à caractériser les structures écologiques aptes à assurer ces fonctions, c'est-à-dire le potentiel des écosystèmes, et la présence des éléments favorables à un bon fonctionnement.
Niveau de diversité des régimes alimentaires des oiseaux
Nombre d'habitats écologiquement fonctionnels
Évolution de la biomasse microbienne des sols en métropole
Diversité structurelle des forêts métropolitaines
Très gros arbres et bois mort en forêt
Abondance des vers de terre
Dates de vendanges en France métropolitaine
Communes ou faisant l'objet d'une attention particulière, les espèces restent les éléments de la biodiversité les plus aisés à appréhender, même si d'énormes lacunes demeurent encore, en particulier pour :
- les espèces marines ;
- les espèces des sols ;
- les invertébrés (insectes, arachnides, vers, éponges...) ;
- la flore (plantes) et la fonge (champignons) ;
- les espèces en outre-mer.
Le suivi des espèces doit concerner leur état et l'évolution de leur statut de menace, de leur répartition, de leurs habitats ou de leur abondance. Ce suivi permet de donner l'alerte sur la dégradation des milieux dont ils constituent les vigies.
Évolution des populations d'oiseaux communs spécialistes
Évolution des populations de chauves-souris
Évolution de la biodiversité bactérienne des sols
Proportion d'espèces éteintes ou menacées dans la Liste rouge nationale
Proportion en France d’espèces menacées à l’échelle mondiale
Responsabilité de la France métropolitaine pour les espèces menacées au niveau européen
Nombre d'espèces endémiques de France
Évolution du nombre de traces de pontes de tortues marines en Outre-mer
Biodiversité spécifique des vers de terre
Il y a très peu d'informations disponibles sur ce niveau de diversité, par ailleurs mal compris par la population. Si des indicateurs seront prochainement disponibles concernant les espèces domestiques ou cultivées, la situation est plus délicate pour les espèces sauvages. On considère pourtant que cette diversité est l'un des mécanismes potentiels majeurs de la Nature pour s'adapter aux changements d'environnement notamment sous contrainte anthropique. Bien que moins visible, la perte de ce patrimoine génétique est irréversible au même titre que la perte d'une espèce.